Préservation
Afin de préserver et valoriser le paysage culturel de Lavaux, une gestion compétente et durable du site est primordiale. La stratégie de gestion, qui évolue, et nécessite une adaptation en fonction des menaces et des besoins liés à la protection du site, doit assurer un équilibre entre quatre pôles : l’environnement, la vitalité économique, les habitants et le patrimoine.
Des partenariats entre tous les acteurs
Cet équilibre fait l’objet d’une attention très marquée grâce à un suivi scientifique. En effet, LPm a mis sur pied un partenariat privilégié avec l’Université de Lausanne afin de pouvoir suivre au mieux l’évolution du site de Lavaux.
Les données récoltées dans ce cadre serviront également à la révision du plan de gestion. LPm travaille en collaboration avec des partenaires tels que la Confédération, le Canton, les communes, les habitants, les professionnels de la viticulture, du tourisme, de l’économie et institutions culturelles et académiques. Aux côtés de ses principaux acteurs, l’association consolide son rôle fédérateur et sa vision panoramique de la vie du site. Elle entretient également des relations avec les autres sites inscrits auprès de l’UNESCO, en Suisse et dans le monde.
Plan de gestion
Pour assurer le maintien d’une inscription, l’UNESCO exige la mise en œuvre d’un plan de gestion. Celui-ci a pour objectif principal d’assurer la pérennité des biens inscrits au patrimoine mondial. Il vise également à compléter les mesures légales existantes de protection de Lavaux. Il sert en quelque sorte d’instrument de management régional, sans toutefois imposer de prescriptions ou contraintes supplémentaires. Il s’agit du document de référence pour les communes, le Canton de Vaud et la Confédération.
L’élaboration d’un plan de gestion se fait en trois temps. Une première version a été jointe à la documentation du dossier de candidature. Puis, durant les années 2006-2007, les objectifs-cadres ont été développés en définissant les priorités et les responsabilités, tout en engageant certaines actions retenues à court terme. C’est une fois l’inscription validée, soit en 2007 pour Lavaux, que les structures administratives régionales ont dû être adaptées afin d’assurer le lancement des actions inscrites dans le plan de gestion ainsi que la gestion générale de ce dernier.
Ce plan définit donc la stratégie de préservation et de valorisation du site inscrit et assure un avenir à la région en adéquation avec l’environnement, l’économie viticole, les habitants et le patrimoine. La définition, l’objectif, le contenu et l’articulation d’un tel plan sont définis par les articles 108 à 118bis d'un document intitulé «Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial».
Ces articles précisent particulièrement que «Chaque bien proposé pour inscription devra avoir un plan de gestion adapté ou un autre système de gestion documenté qui devra spécifier la manière dont la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien devrait être préservée, de préférence par des moyens participatifs» (Art. 108) et que sa mission première est «d’assurer la protection efficace du bien proposé pour inscription pour les générations actuelles et futures.» (Art. 109)
Le vignoble en terrasses de Lavaux a pu compter sur un plan de gestion initial déposé avec le dossier de candidature en 2006 Toutefois, ce dernier n’a jamais été révisé depuis. Lavaux Patrimoine mondial s’implique donc très activement à mettre à jour ce document stratégique de l’ensemble du site devant être porté par toutes les parties prenantes concernées par ce dernier et remis à la Confédération pour fin 2023, dernier délai.
En parallèle, un audit très précis et aussi exhaustif que possible de l’ensemble de l’écosystème légal gravitant autour du vignoble en terrasses de Lavaux a été effectué, sur mandat de LPm, par un avocat spécialisé L’objectif premier étant d’évaluer le niveau de protection du site et de ses différents patrimoines et son adéquation avec la préservation de la VUE sur le moyen-long terme.
Préservation du paysage
Parmi ses missions premières, le plan de gestion doit assurer la préservation de l’intégrité et l’authenticité du site.
Par exemple, sur les constructions patrimoniales existantes, et qui constituent la grande majorité du domaine bâti ancien, toute intervention doit se réaliser dans le respect de certains principes fondamentaux pour la sauvegarde de leurs spécificités. Pour ce qui est des nouvelles constructions, elles sont possibles mais sous conditions et elles doivent respecter des recommandations applicables aux constructions patrimoniales existantes. Tout projet de restauration de bâtiment existant, d’agrandissement ou de nouvelle construction doit donc respecter quelques règles de base, comme garantir une qualité architecturale, intervenir avec respect et déontologie sur les bâtiments mis à l’inventaire, ou encore se référer aux typologies et aux identités locales.
Il en va de même pour les murs. Constitutifs à la fois du cadre bâti et du paysage à toutes les échelles, les risques d’altération des murs de soutènement portent notamment sur une détérioration progressive des ouvrages anciens causée par des mises en œuvre et des matériaux peu ou pas compatibles, une dénaturation du paysage engendrée par des nouveaux murs mal intégrés, ou une mauvaise insertion des murs dans le milieu villageois conduisant à des ouvrages sans lien avec le contexte environnant.