Vue parcelle

Reportage au cœur des vendanges

Maîtriser la pente

Ce sont des terrains parfois pauvres, qui se sont gagnés avec beaucoup d’efforts. Cette difficulté fait partie du métier de vigneron.
Vincent Chollet, vigneron-encaveur

Si la vigne nécessite une attention tout au long des saisons, il existe un moment-clé: celui des vendanges. Une période intense, et probablement la plus importante de l’année, où l’on récolte le fruit de ce savoir-faire millénaire. Et en Lavaux, le travail est ardu : il s’agit de récolter le raisin, bien sûr, mais aussi de maîtriser la pente. Cette pente, vertigineuse par endroits, oblige vignerons et vendangeurs à œuvrer et se déplacer à pied, et le plus souvent, à porter les caissettes à dos car sur le site, seule la petite mécanisation est possible. 


C’est donc à la force des bras et des jambes, ainsi qu’à l’aide de cacolets, chenillettes, ou autres monorails ou petits funiculaires, que vendangeurs et vendangeuses récoltent et transportent les grappes. Plus spectaculaire, l’hélicoptère est parfois utilisé sur les parcelles où l’accès et le transport des raisins deviennent plus difficiles. 

L'impact de la météo

Coupe raisins

Alors que les vendanges viennent clôturer l’année vigneronne, à la cave, c’est le cycle de la vinification qui débute, jusqu’à la mise en bouteille. Et chaque année, un élément essentiel va rendre le travail des vignerons plus ou moins fructueux : la météo. Le millésime 2023, lui, se présente bien, avec des conditions idéales, cumulant de fortes chaleurs durant l’été et de bonnes quantités de pluie au mois de septembre, ce qui a permis une bonne maturation du raisin.

Des conditions auxquelles les vignerons doivent s’adapter, de même que l’influence de la hausse des températures, au fil des ans, qui a pour conséquences des vendanges de plus en plus précoces. Mais ce climat plus chaud a également permis une diversification des cépages, ce qui représente une chance pour la pérennité de la viticulture dans la région. Si le chasselas reste le cépage emblématique de Lavaux, on y cultive également du chardonnay, du sauvignon, du pinot gris, du merlot, du gamay, du garanoir, du syrah ou encore du Plant Robert, pour ne citer que ceux-ci. Une diversité qui plaît aux consommateurs. Et c’est là un des enjeux majeurs du vignoble : pérenniser l’activité vitivinicole, que ce soit pour les vignerons et les vigneronnes, mais également pour l’ensemble du site.

Cette pérennisation passe par la valorisation : la valorisation des vins et de l'ensemble du travail des vignerons et des vigneronnes, et ce, tout au long de l'année.  

Une valorisation essentielle

« Pour valoriser ce travail, il faudrait augmenter les prix des bouteilles, explique Christelle Conne. C’est le seul moyen de mettre en avant tout ce travail manuel. Ça passe par l’information, et par le fait de dire aussi que oui, le paysage est magnifique mais pour avoir un paysage comme ça, il faut l’entretenir. C’est un travail quotidien qui mérite un salaire. »

Un argument souligné également par Vincent Chollet : « C’est simple : si on veut que le vignoble continue d’être bien entretenu, et ceci par les vignerons, il faut simplement que le travail du vigneron soit bien rémunéré. Ça passe, pour les vignerons-encaveurs, par la pratique de prix suffisamment élevés, je dirais des prix suffisamment ambitieux. »

Nous utilisons des cookies et des outils d'analyse pour améliorer votre expérience sur notre site. Plus d'informations